Après un an de pandémie et une lutte continue pour assurer un soutien aux doctorant‧e‧s et post-doctorant‧e‧s, nous vous proposons un état des lieux.

En septembre 2020, 7 représentant‧es de la délégation du corps scientifique au Conseil d’administration (CA) et au Conseil académique (CoA) sur les 12 élu‧es démissionnaient de leurs mandats pour s’opposer à l’insuffisance des mesures proposées par les autorités aux doctorant‧es en fin de thèse. Début octobre, la CGSP Enseignement-recherche demandait dans la foulée une délégation syndicale extraordinaire qui, si elle n’a pas pu permettre de trouver une solution plus favorable, s’est traduite par l’engagement des autorités pour une meilleure gestion de la cohorte 2020-2021. Un groupe de travail réunissant syndicats, équipe rectorale mais aussi des membres du CA et des doyen‧nes devait permettre de trouver une solution concertée. Quatre mois plus tard et malgré nos demandes répétées dans les instances de l’ULB et auprès du Vice-recteur à la recherche Marius Gilbert, ce groupe de travail n’a toujours pas été mis en place.

Les doctorant‧es touché‧es par la crise sanitaire sont aujourd’hui démuni‧es et tentent de trouver des solutions pour terminer leur thèse dans des conditions acceptables. Les post-doctorant‧es, dont les mandats sont également à durée déterminée, connaissent eux aussi des difficultés conséquentes, à un moment où leur carrière est très précaire. Pour les assistant‧es, dont la charge d’enseignement a augmenté considérablement suite à la crise sanitaire, le renouvellement exceptionnel pouvait offrir une solution. En effet, le règlement de l’université permet un tel renouvellement en cas de circonstances exceptionnelles justifiant le non-dépôt de la thèse de doctorat dans les délais impartis. La communication officielle de l’ULB s’est bien gardée de préciser cet élément, évoquant uniquement la maternité et les problèmes de santé. Il nous revient également que notre Rectrice s’oppose à ces renouvellements au prétexte qu’ils empêcheraient le recrutement de nouvelles brillantes recrues. Cet argument, bien entendable, devra toutefois être expliqué à nos assistant‧es pour qui la crise du COVID-19 ne sera pas retenue comme un cas de « force majeure ».

Entre temps, nous avons appris par voie de presse que le gouvernement de la Communauté française annonçait un soutien de 3,9 millions d’euros aux doctorant‧es employé‧es par les universités et le FNRS, dont près de 750.000 euros pour l’ULB (montant presque identique à celui demandé par le corps scientifique en 2020, et balayé par les autorités). La mesure prévoit une aide limitée à 3 mois maximum et dépendant de critères restrictifs, ce que nous déplorons. Par ailleurs, les post-doctorant‧es n’y sont pas mentionné‧es. Pour rappel, le personnel de la recherche contractuelle a bénéficié en 2020 et 2021 d’aides allant jusqu’à 6 mois de salaire et le CoA avait voté pour une mesure similaire pour l’ensemble du corps scientifique en mai 2020, non suivie par le CA pour des raisons budgétaires (entendez politiques). L’objectif doit être d’assurer une flexibilité en fonction des difficultés rencontrées par chacun‧e et de permettre une aide allant jusqu’à 6 mois dans les situations les plus graves. L’ULB avait aidé ses doctorant‧es lors de l’année 2020, pourquoi ne pas reconduire cette aide en 2021 et ainsi allonger les 3 mois prévus par la Communauté française ? Enfin, nous nous opposons à un financement sous forme de bourses qui accorde des droits sociaux au rabais aux doctorant‧es et définance notre sécurité sociale dont l’importance apparaît plus que jamais capitale.

Une délégation syndicale traitera le 23 février des mesures pour les doctorant‧es en fin de thèse et post-doctorant‧e‧s. La CGSP-ER défendra une aide pouvant aller jusqu’à 6 mois de financement sous forme de salaire et le renouvellement des assistant‧e‧s en dernière année. Notre Rectrice insistait récemment dans la presse sur le fait que « demain, c’est dans nos jeunes qu’il faudra investir ». Pour les jeunes (post-)doctorant‧e‧s de l’ULB, nous espérons qu’il ne faudra pas attendre demain pour recevoir une aide décente dans cette crise sans précédent.

Courrier adressé à nos affilié‧e‧s et sympathisant‧e‧s le 19 février 2021