1. Défendre la liberté académique et scientifique contre la managerisalisation de l’Université et la contractualisation de la charge  

La managerialisation de la gestion de l’Université est une tentation constante des autorités. Nous continuerons de nous opposer à la contractualisation de la charge du corps académique, à une gestion des membres du corps académique par objectif et à toute mesure qui aurait pour effet de renforcer le pouvoir de contrôle des autorités décanales ou rectorales sur l’exercice des libertés académique et scientifique. Dans ce cadre, nous serons particulièrement attentif·ves à la politique de gestion des outils informatiques de l’Université qui ne doit être ni le moyen de nouveaux contrôles ou de nouvelles limitations des libertés académique et scientifique, ni l’instrument pour accroître encore les charges administratives des chercheur·es et des enseignant·es.

Nous serons également particulièrement vigilant·es face aux effets des initiatives prises par les autorités dans le cadre de la mise en œuvre de l’axe 3.4. du plan stratégique CAP2030 visant le renforcement « de la coordination et la collaboration entre membres du corps académique ».

  1. Libérer du temps pour la recherche 

Nous continuerons à plaider en faveur de l’octroi d’un congé sabbatique tous les 7 ans pris en charge par l’Université (comme à l’UCL) ainsi que d’un mécanisme permettant aux membres du corps académique qui le désirent de regrouper leurs enseignements sur un quadrimestre afin de disposer de périodes dédiées exclusivement à la recherche. Nous plaiderons également pour que les membres du corps académique à temps plein dispose d’un soutien administratif de base afin d’éviter la surchage administrative.

  1. Plus de nominations à titre définitif et à temps plein en maintenant le lien nécessaire entre enseignement et recherche
  1. Pour les mandataires FNRS sur contrat à durée indéterminée (académiques)

-Nous continuerons à défendre de principe du libre choix d’assumer des tâches d’enseignement ou non pour les mandataires FNRS ;

  • De la même façon, nous continuerons à défendre le principe du libre choix face aux possibilités de rapatriement ;
  • Nous continuerons à demander et à travailler à une harmonisation des situations des mandataires FNRS au sein de l’ULB ; à la clarification de leur statut et des modalités de leur éventuel « rapatriement » (échelon barémique, charge) ; à l’objectivation des charges qu’ils.elles assument souvent bénévolement au sein de l’université et à l’amélioration de leurs conditions de travail ;
  • Nous plaiderons pour qu’à l’instar des enseignant.es au cadre, les mandataires FNRS (qui ne peuvent obtenir de congé sabbatique) puissent être déchargé.es à échéance régulière durant un an des enseignements qu’ils ont librement choisis d’assumer. Des moyens permettant la suppléance des mandataires FNRS (y compris en cas de congé de maladie de longue durée) doivent être prévus structurellement au niveau de l’université.
  • Nous veillerons à ce que l’information concernant les carrières des mandataires FNRS à l’ULB soit rendue transparente et accessible facilement ;
  • Nous veillerons à assurer la représentation des travailleurs du FNRS au sein de l’OCN (Organe de Concertation et de Négociation du FNRS).
  1. Garantir un budget personnel de fonctionnellement pour tous les membres du corps académique à temps plein (y compris les mandataires FNRS)

En tant qu’employeur, l’Université doit mettre à la disposition des membres académiques les ressources et le matériel nécessaire à la réalisation de leurs missions. La mise en œuvre de cette obligation ne devrait pas être laissée à l’appréciation des autorités des Facultés. Au-delà du budget d’installation des nouveaux engagés, nous demanderons l’octroi d’un budget personnel de fonctionnement à tous les membres du corps académique engagés à temps plein ainsi que le contrôle direct de ce budget par les bénéficiaires (pour l’achat d’ouvrages, …). Nous plaiderons également pour que chaque membre du corps académique à temps plein dispose d’une aide administrative directe par exemple sous la forme d’un secrétariat partagé.

  1. Accorder un poids plus important au critère de l’ancienneté pour les promotions au titre de professeur·e

Le système actuel des promotions dans le corps académique est injuste, porteur de frustrations et lié à une définition restreinte de « l’excellence ». Les personnels devraient avoir droit à une promotion dès lors qu’elles/ils ont effectivement accompli le travail pour lequel elles/ils ont été engagé·es. Nous proposer donc d’accorder un poids plus important au critère de l’ancienneté pour les promotions jusqu’au grade de professeur·e, en particulier, lors des dix dernières années de la carrière qui ont une influence significative sur le niveau de la pension de retraite.

  1. Objectiver les causes et facteurs de risques psychosociaux au travail

La souffrance au travail est une préoccupation insuffisamment prise en compte par l’Université comme en attestent les nombreux cas individuels traités ces dernières années par les organisations syndicales. Nous poursuivrons notre action en vue de mettre en place des mécanismes collectifs de prévention des risques et des gardes-fou permettant d’éviter toute récidive en matière de harcèlement au travail.

Pour plus d’informations sur cette thématique vous pouvez vous reporter « Mettre le lien vers le site de la campagne souffrance au travail »

  1. Promouvoir l’égalité des genres dans les procédures de recrutement et de promotion du corps académique.

 

  1. Pensions du personnel académique 

La CGSP-ER s’est mobilisée contre la tentative de réforme des pensions de l’ancien Ministre Bacquelaine, qui risquait de réduire drastiquement le montant des pensions du corps académique de l’Université. Bien que non aboutie, cette réforme s’inscrivait dans la continuité des réformes engagées depuis 2012 remettant en cause les années de carrière valorisables pour le calcul de la pension et entraînant une baisse importante de celle-ci. La CGSP-ER s’est toujours battue et continuera à se battre pour faire reconnaître l’engagement tardif dans la carrière qui caractérise le monde universitaire. Une carrière sans cesse retardée au nom de l’excellence scientifique et sans prise en compte de la précarité des statuts qui lui précède.

  1. Contrôler les nouvelles mesures permettant l’engagement d’expert·es sur le patrimoine de l’Université

Les autorités ont mis en place des mesures permettant l’engagement d’expert·es sur le patrimoine de l’Université afin de prendre en charge certaines missions traditionnellement dévolues aux membres du corps académique et scientifique. Nous serons particulièrement attentif·ves à ces mesures et à leurs effets sur le recrutement et la charge des membres des corps académique et scientifique.

  1. Garantir des règles stables et pérennes concernant les reports des budgets affectés à la recherche et à l’enseignement

Les autorités de l’Université sont régulièrement enclines à ponctionner ou à rapatrier les reports des budgets affectés à la recherche et à l’enseignement afin de mettre en place de « grandes politiques » parfois peu efficaces. Les membres du corps académiques et les centres ou laboratoires peuvent être mis en difficulté par cette pratique lorsqu’elle est le fait du prince et ne répond à aucune règle claire et prévisible concernant les reports budgétaires. Nous demanderons l’établissement d’un cadre clair concernant les reports des budgets d’une année sur l’autre afin que les titulaires de compte(s) bénéficient d’une visibilité sur l’avenir dans la gestion des ressources, déjà insuffisantes, mises à leur disposition en évitant que les ressources destinées directement à l’enseignement et à la recherche ne soient utilisées à d’autres fins. Comptabilité ULB.

  1. Limiter les contraintes de surveillance et de représentation de l’Université

Nous demanderons la mise en place d’un système collectif financé par l’Université au niveau central pour la surveillance des examens et la représentation de l’Université dans les salons étudiants afin de décharger complètement les corps scientifiques et académiques de ces missions.

  1. Nous demanderons que soit reconnu le droit effectif pour tout·e employé·e de l’ULB d’avoir accès aux documents officiels du CA, CoA et même de la DS (délégation syndicale). 

 

  1. Le numérique à l’Université, le travail à distance et le la gestion des données personnelles

Les outils informatiques existent à l’Université depuis longtemps et sont utiles à la gestion des missions de l’Université. La transformation digitale annoncée par l’Université est toutefois susceptible de modifier fondamentalement notre travail, de rigidifier les procédures et de transformer l’Université en une entreprise comme une autre. Dans le cadre de cette transformation digitale :

  • Nous nous opposerons à toute modification structurelle de la charge des membres académiques et scientifiques qui permettrait l’engagement de personnel à distance sans aucune présence sur les campus;
  • Nous défendrons le principe du libre choix des académiques et scientifiques dans les outils numériques ou non numériques qu’elles/ils utilisent;
  • Nous demanderons qu’une convention collective de travail soit conclue pour compenser les coûts et encadrer le travail à distance des membres du corps académique et scientifique lorsque celui-ci est obligatoire;
  • Nous interpellerons les autorités aussi régulièrement que nécessaire sur les travaux des organes technico-administratifs en charge de la gouvernance informatique de l’Université et continueront à plaider pour une meilleure participation de la Communauté universitaire à ces organes ;
  • Nous serons particulièrement attentif·ves au respect effectif du droit des données personnelles des membres du personnel de l’Université ainsi qu’au respect du droit à l’image et du droit de la propriété intellectuelle des enseignant·es et des chercheur·es.
  • Nous serons attentif·ves à ce que la transformation digitale de l’Université ne soit pas l’occasion de créer de nouvelles dépendances à des opérateurs économiques privés pour la poursuite des missions fondamentales de l’Université comme nous en vivons déjà avec les éditeurs scientifiques.