Pour soutenir le prolongement des contrats des chercheurs et chercheuses touché·e·s par la crise sanitaire, signez la déclaration ici et rejoignez le rassemblement du 20 avril à 12h sur l’av. Paul Héger.

To support the extension of the contracts of researchers affected by the health crisis, sign the declaration here and let’s get together on 20 April at 12:00 on the avenue Paul Héger !

De l’aide au corps scientifique en période de crise sanitaire  Depuis plus d’une année, le quotidien de notre communauté universitaire est largement perturbé par une crise sanitaire inédite. Nombreux/ses sont les jeunes chercheurs/euses qui voient leur contrat arriver à échéance dans les prochains mois, sans avoir pu finir leur thèse ou atteindre leurs objectifs de recherche, en raison de l’augmentation de la charge d’enseignement, de conditions de télétravail délétères ou de l’impossible accès aux terrains ou ressources. Ces réalités ont été maintes fois rappelées et sont connues de tous. Malheureusement, nos institutions, que ce soit l’ULB ou le FNRS, y restent aveugles, et les mesures proposées en septembre 2020, comme en ce début d’année, ne tiennent pas compte de tout le travail accompli sur le dossier. La présente lettre propose des mesures concrètes fondées sur différentes enquêtes menées tantôt par les services de l’ULB, tantôt par d’autres membres de la communauté universitaire (observatoire de la recherche du FNRS, enquête LTC, enquête CGSP-ER, enquête UCLouvain). Compte tenu de l’aide octroyée par la Communauté française (744 000 € pour l’ULB) et du budget alloué à ce dossier par l’ULB (413 000 €), nos propositions apparaissent à la fois justes, adaptées, et réalistes. Loin d’être des mesures de confort, ce sont des nécessités pour les membres de notre communauté universitaire grandement affectés par cette situation inédite. 

For more than a year, the daily life of our academic community has been largely disrupted by an unprecedented health crisis. Many young researchers are seeing their contracts expire in the next few months, without having been able to finish their thesis or achieve their research objectives, due to increased teaching loads, harmful teleworking conditions or the impossibility of access to fieldwork or resources. These realities have been mentioned many times and are well known. Unfortunately, our institutions, whether the ULB or the FNRS, remain totally indifferent to them, and the measures proposed in September 2020, as well as at the beginning of this year, do not take into account all the work previously done on this issue. This letter proposes concrete measures based on various surveys carried out by the ULB services and by other members of the university community (FNRS research observatory, LTC, CGSP-ER, UCLouvain). Given the aid granted by the French Community (744,000 € for ULB) and the budget allocated to this issue by ULB (413,000 €), our proposals appear to be fair, appropriate and realistic. Far from being comfort measures, they are necessities for the members of our university community who are greatly affected by this unprecedented situation.  

  1. Une aide nécessaire pour les doctorant·es / A necessary help for the doctoral students  

 Bien que nous nous réjouissions de l’intervention exceptionnelle de la FWB pour les doctorant·es en fin de financement1, deux éléments restent problématiques, et laissent craindre plusieurs déconvenues. D’une part, les critères donnant accès aux aides prévues par l’arrêté sont fortement réducteurs et laissent de côté une part significative des doctorant·es en fin de thèse2. En particulier, nous déplorons que ces critères ne prennent pas en compte la surcharge de travail liée au passage à l’enseignement en ligne, les problèmes de santé (physique ou mentale) des jeunes chercheurs/euses, ou encore la diversité des charges de care dont on sait l’importance en ces temps de pandémie3. D’autre part, dans un contexte de crise sanitaire qui dure depuis plus d’un an et dont personne ne peut préjuger de la fin, la durée maximale de 3 mois prévue par l’arrêté ne nous semble pas adaptée aux besoins des jeunes chercheurs/euses. Alors que la crise dure depuis plus d’une année, conserver cette limite datant de septembre 2020 est peu compréhensible. Dans un environnement académique extrêmement compétitif, seule une mesure flexible pouvant aller jusqu’à 6 mois, au moins, nous semble à même de répondre à cette situation exceptionnelle.

Although we welcome the exceptional intervention of the FWB for doctoral students reaching the end of their funding1 , two elements remain problematic, and give rise to fears of several disappointments.  On the one hand, the criteria giving access to the aid provided for by the decree are highly restrictive and leave out a significant proportion of doctoral students in the final stages of their thesis2. In particular, we deplore the fact that these criteria do not take into account the extra workload resulting from the transition to online teaching, the health problems (physical or mental) of young researchers, or the diversity of care responsibilities, which we know are important in these times of pandemic3. On the other hand, in the context of a health crisis that has lasted for more than a year and of which no one can anticipate the end, the maximum duration of 3 months provided for by the decree is in our view not adapted to the needs of young researchers. In an extremely competitive academic environment, only a flexible measure of up to 6 months, at least, seems adequate to respond to the exceptional situation we are living. 

2. Des renouvellements exceptionnels pour les assistant·es / Exceptional renewals for the teaching assistants (TAs)

Ensuite, nous attendons une prise en compte explicite des demandes de renouvellements exceptionnels d’assistant·es pour des raisons liées à la crise sanitaire. Les conditions prévues par le texte coordonné des dispositions relatives à la carrière du corps scientifique et du corps académique indiquent qu’un « événement indépendant de la volonté du doctorant, imprévisible et insurmontable qui l’a empêché de terminer sa thèse dans les délais » peut donner lieu à un renouvellement exceptionnel. Or, cette définition est la parfaite description de la situation créée par la crise sanitaire. Des universités comme l’UCLouvain, l’UMons, et l’Université Saint-Louis ont déjà annoncé qu’elles prendraient en compte cette crise pour les renouvellements exceptionnels de leurs assistant·es.  Les assistant·es ont tenu une place essentielle dans la préservation de la continuité pédagogique dans cette crise sanitaire en assumant un passage en ligne chronophage aux dépens de leurs recherches – et carrières. Nous attendons que l’ULB reconnaisse explicitement cet effort et ses conséquences, conformément à l’esprit de l’arrêté royal et au texte coordonné.   

Secondly, we demand that requests for exceptional renewals for TAs for reasons related to the health crisis be explicitly taken into account. The conditions stipulated in the coordinated text of the career provisions for the scientific and academic bodies indicate that « an event beyond the control of the doctoral student, unforeseeable and insurmountable, which has prevented him/her from completing the thesis within the deadline » can give rise to an exceptional renewal. This definition perfectly describes the situation created by the health crisis. Universities such as UCLouvain, UMons, and Université Saint-Louis have already announced that they will take this crisis into account for the exceptional renewal of their TAs.  Teaching assistants have played an essential role in preserving pedagogical continuity during this health crisis by taking on a time-consuming online transition at the expense of their research – and careers. We expect the ULB to explicitly recognise this effort and its consequences, in accordance with the spirit of the Royal Decree and the coordinated text. 

3. (Enfin) soutenir les post-doctorant·es  / (Finally) support post-docs 

Alors que les post-doctorant·es ont tout autant subi la crise actuelle que le reste du corps scientifique, en particulier en raison de l’impossibilité de réaliser des séjours de recherche à l’étranger alors qu’ils sont indispensables à l’internationalisation de leur dossier scientifique, l’ULB ne prévoit aucune mesure pour les aider. Madame la Rectrice rappelait dans la presse le 8 mars dernier que « la crise que nous traversons exacerbe les inégalités, en renforçant les déséquilibres, dont ceux de genre ». Chaque année, les rapports de l’ULB et du FNRS démontrent la difficulté des femmes à poursuivre une carrière scientifique, et ce particulièrement dans les mandats post-doctoraux. Nous ne comprendrions pas que notre institution, qui porte avec fierté une réputation progressiste, n’apporte pas une aide à ces travailleuses et travailleurs permettant ainsi d’éviter qu’ils ou elles, comme trop souvent, se trouvent obligé·es d’abandonner la carrière académique faute de moyens.   

While post-doctoral students have suffered just as much from the current crisis as the rest of the scientific community, in particular because of the importance of international stays in their careers, the ULB does not envisage any measures to help them. The Rector reminded the press on 8 March that « the crisis we are going through is exacerbating inequalities by reinforcing imbalances, including gender imbalances ». Each year, the reports of the ULB and the FNRS demonstrate the difficulty women have in pursuing a scientific career, particularly in post-doctoral positions. We would not understand if our institution, which proudly displays a progressive reputation, did not provide assistance to these workers and thus prevent them, as is too often the case, from being forced to abandon an academic career for lack of means.  

Finalement, nous attendons à ce que l’Université saisisse l’opportunité inédite offerte par les financements exceptionnels dont elle bénéficie, pour : 1. prolonger les contrats et bourses des doctorant·es et post-doctorant·es entre 1 et 6 mois, en fonction de leurs besoins ; 2. renouveler exceptionnellement les mandats des assistant·es en dernière année qui en font la demande ; 3. assurer ces mêmes conditions pour les cohortes suivantes qui partagent toutes ces difficultés. Ces mesures sont réalistes et à la hauteur de cette situation de crise dont on ne voit toujours pas la fin. Elles doivent être prises d’urgence, pour que les doctorant·es et post-doctorant·es puissent enfin sortir de l’incertitude quant aux conditions de leur fin de thèse et de suite de leur carrière.

Finally, we expect the University to seize the unprecedented opportunity offered by the exceptional funding from the FWB, to: 1. extend the contracts and grants of doctoral and post-doctoral students between 1 and 6 months, according to their needs; 2. exceptionally renew the mandates of final-year teaching assistants who request it; 3. ensure these same conditions for the following cohorts who share all these difficulties. These measures are realistic and adapted to this crisis situation, which still has no end in sight. They must be taken as a matter of urgency, so that doctoral students and post-doctoral fellows can finally get out of the uncertainty regarding the end of their thesis and the continuation of their career. 

Le 20 avril se réuniront deux instances pour traiter des trois dossiers qui nous occupent : la délégation syndicale à 14h30 et la Commission interfacultaire en charge de traiter les dossiers de renouvellements d’assistants à XXh. Pour faire entendre les revendications des chercheuses et chercheurs en fin de contrat, rassemblons-nous le 20 avril à 12h sur l’av. Paul Héger !  

On April 20, two meetings will take place to deal with the three issues at stake: the union delegation at 2:30 pm and the Interfaculty Commission in charge of dealing with the exceptional renewal of teaching assistants at 2:00 pm. To ensure that the demands of researchers at the end of their contracts are heard, let’s get together on 20 April at 12:00 on the avenue Paul Héger ! 


1https://www.gallilex.cfwb.be/document/pdf/49136_000.pdf   2 : Nous déplorons, par ailleurs, l’absence de concertation sociale autour de l’élaboration de ces critères. Concertation qui aurait, probablement, pu éviter ces manquements. 3 :  Ceci ne fait qu’évoquer une partie (infime) de la grande diversité des difficultés rencontrées par les jeunes chercheuses/eurs. Diversité déjà révélée par plusieurs enquêtes, dont celle de l’ULB menées durant l’été 2020. Voir par exemple : https://cgsper.ulb.be/2020/04/30/enquete-travail-covid19/ pour un aperçu et des témoignages.

1 : https://www.gallilex.cfwb.be/document/pdf/49136_000.pdf  2: We also deplore the lack of social consultation around the development of these criteria. Such consultation could probably have avoided these shortcomings. 3: This is just one (tiny) part of the great diversity of difficulties encountered by young researchers. This diversity has already been revealed by several surveys, including one conducted by the ULB during the summer of 2020. See for instance: https://cgsper.ulb.be/2020/04/30/enquete-travail-covid19/ for an overview and testimonials.