La CGSP ER, inspirée par les valeurs d’égalité, de justice sociale et de solidarité portées par le mouvement syndical en Belgique et à l’international, apporte son soutien à la campagne Boycott-Désinvestissement-Sanction (BDS). Basée sur le respect des principes du droit international, la campagne BDS prône  les boycotts économiques, académiques, culturels et politiques contre Israël pour mettre un terme à la colonisation des territoires palestiniens.  À ce titre, notre section syndicale, qui est active dans les milieux académiques, entend poser la question des partenariats entre l’ULB et les universités israéliennes.  

Suivant les recommandations de la campagne BDS, les institutions universitaires israéliennes sont concernées par le boycott du fait de leur complicité de longue date, profonde et consciente, à maintenir l’occupation israélienne et de leur déni des droits fondamentaux des Palestiniens.  Cette complicité se marque soit par leur silence, leur implication effective dans la justification, le blanchiment ou par tout autre moyen de diversion de l’attention aux violations par Israël du droit international et des droits humains, soit à travers leur collaboration directe avec des agences de l’État dans la planification et la mise en œuvre de projets qui contreviennent au droit international et aux droits des Palestiniens. Outre, la forme la plus extrême de cette implication qui se manifeste à travers l’établissement de l’université d’Ariel au sein d’une colonie illégale en Cisjordanie. voici une liste non exhaustive d’éléments qui témoignent de la participation, directe ou indirecte, des universités israéliennes dans le maintien de la colonisation:

  • Aucune université israélienne n’a pris position contre l’occupation
  • Développement de technologies sécuritaires, militaires, légitimation juridique d’exécutions extrajudiciaires, …
  • Traitement privilégié des étudiants réservistes
  • Programmes sur mesure pour les membres de l’armée
  • Exclusion des Palestiniens de nombreuses aides du fait qu’ils n’effectuent pas leur service militaire.
  • Répression des activités politiques des unions d’étudiants palestiniens

Le boycott académique auquel nous appelons est institutionnel : le mouvement BDS rejette le boycott d’individus sur base de leur identité. L’affiliation d’un.e membre du personnel à une institution académique israélienne ou le fait d’être porteur de la citoyenneté israélienne ne sont donc pas des motifs de boycott. Nous rappelons d’ailleurs que l’appel à ce boycott institutionnel ne justifie en aucun cas les propos et actes antisémites qu’il est nécessaire de combattre. Ce sont donc bien les institutions universitaires israéliennes que nous visons ici.

Si toutefois un individu est un représentant de l’État d’Israël ou d’une institution israélienne complice (tels que doyen, recteur ou président) ou bien est recruté /missionné pour participer aux efforts d’Israël pour redorer son image, alors ses activités sont sujettes au boycott institutionnel auquel appelle le mouvement BDS.

Le principe de respect des libertés académiques, comme il est défini par le Comité des droits économiques, sociaux et culturels des Nations Unies, conditionne ce droit à des devoirs et en premier lieu celui de respecter les libertés académiques d’autrui. En participant directement ou indirectement aux efforts d’occupation de l’État israélien, les institutions universitaires israéliennes affectent le droit à l’éducation des Palestiniens et l’essor de leurs propres recherches et structures académiques. La liberté académique des Israéliens ne peut s’exercer au détriment de celle des Palestiniens. Elle n’a pas une valeur supérieure à celle du droit de toutes et tous à une vie digne et elle ne peut entraver le respect du droit international et des droits humains.

C’est pourquoi nous demandons :

  • aux Autorités de l’ULB, qu’elles mettent en place un comité chargé d’étudier l’ensemble de ses accords actuels avec des universités israéliennes et les modalités de leur suspension. Dans ce cadre, nous demandons la mise en place d’un fonds de soutien pouvant prendre en charge le salaire ou les bourses des chercheur·es de l’ULB dont le projet de recherche aurait été stoppé pour ces raisons.
  • aux Autorités de l’ULB, qu’elles s’engagent à ne pas conclure de nouveaux accords avec des universités israéliennes 
  • aux Autorités de l’ULB, qu’elles s’engagent à mettre un terme aux partenariats conclus avec des entreprises internationales impliquées dans la colonisation de la Palestine
  • aux chercheur.euses de l’ULB, qu’ils et elles remettent en cause les partenariats de recherche liant leur institution aux universités israéliennes

Et ce, jusqu’à ce que soit démantelé le régime d’apartheid israélien –  autrement dit, jusqu’à ce que cesse l’occupation, l’annexion et le blocus illégaux des territoires palestiniens de Cisjordanie, Jérusalem-Est et Gaza, et qu’Israël se conforme au droit international et au droit à l’autodétermination des Palestinien.ne.s.