L’interprétation zélée des mesures liées au code orange par les autorités de l’ULB a suscité la colère de nombreux.ses collègues. Aujourd’hui, la menace d’un passage en code rouge assombrit encore l’espoir des enseignant.e.s-chercheur.e.s de retrouver des conditions de travail respectueuses de leur métier. Nous aimerions recueillir vos avis et témoignages à l’occasion d’une assemblée syndicale à distance que nous organiserons mercredi prochain.
Comme vous le savez, nous négocions actuellement une convention collective de travail pour le corps scientifique et académique de l’ULB afin de garantir, dans le cadre du travail à distance obligatoire, des conditions d’exécution de nos missions qui respectent la législation sur le bien-être au travail et celle sur le contrat de travail.
Aujourd’hui, la Ministre Glatigny met d’ailleurs 19 millions sur la table pour une aide ponctuelle pour l’enseignement supérieur et y ajoute 20 millions d’aide structurelle.
Dans le cadre d’une concertation ministérielle avec les permanent.e.s syndicaux de l’enseignement supérieur, nous avons aujourd’hui l’occasion de faire remonter nos revendications concernant l’affectation de ces montants. Cela concerne directement à la fois notre présent et le futur de notre métier.
Notre présent : quelles aides apporter au corps scientifique et académique dans le contexte de la pandémie ?
Alors que les prochains mois seront sans doute synonymes de travail à distance, nous pensons essentiel de porter les revendications suivantes :
Pour les doctorant.e.s (boursiers.e. et assistant.e.s) :
– l’octroi d’un financement de recherche supplémentaire pour les assistant.e.s en poste d’une durée équivalente à la durée de la crise sanitaire ;
– l’octroi d’un financement similaire pour les boursières.iers du FNRS et des Universités, sans diminuer le financement prévu pour la prochaine génération de doctorant.e.s.
Pour les enseignant.e.s-chercheur.e.s (membres du corps académique et scientifique – assistant.e.s et AEX) :
– l’octroi d’un défraiement en cas de travail à distance rendu obligatoire (code orange ULB ou code rouge) pour la prise en charge des frais de bureau à domicile (jusqu’à 129,48 euros par mois selon la législation sociale) ;
– la fourniture ou le remboursement par l’employeur, de manière harmonisée à l’échelle de l’Université et sans aucune charge administrative nouvelle, du matériel nécessaire à la réalisation de nos missions : le matériel informatique, le matériel audio-visuel ainsi qu’une connexion internet dédiée à notre activité professionnelle ;
– la fourniture ou le remboursement par l’employeur du matériel ergonomique adapté à la réalisation du travail à distance (chaise ergonomique, bureau adapté, etc.) ;
– l’engagement de ressources humaines supplémentaires afin d’offrir à tout.e enseignant.e le soutien administratif et logistique suffisant pour l’exercice de son travail et la mise en œuvre de modalités pédagogiques adaptées (diffusion des contenus et vérification de leur accessibilité par l’ensemble des étudiant.e.s, réponse aux questions des étudiant.e.s, accès aux outils pédagogiques, organisation des examens, …).
Nous demandons en outre que l’ensemble des personnels scientifiques et académiques puissent bénéficier d’un dédommagement des frais engendrés par la première période de confinement.
Notre futur : empêcher la prise de pouvoir des opérateurs de l’enseignement à distance et la destruction de nos professions
Les bruits de couloirs laissent entendre qu’une partie substantielle du budget structurel proposé par la Ministre Glatigny pourraient être affectée à des dépenses visant à inscrire durablement l’enseignement à distance dans notre paysage universitaire : création de centres de e-learning, achat de nouvelles licences logiciels et de nouveaux outils. L’effet de mode, le contexte particulier que nous connaissons et certains lobbies pourraient conduire à des décisions d’investissements qui ne répondent pas aux besoins réels de l’Université pour le futur.
Pour le budget structurel et le futur de l’Université, nous n’avons pas besoin de nouveaux gadgets informatiques qui grèvent durablement les budgets et doivent être remplacés tous les 3 ans. Nous avons besoin, et ce n’est pas nouveau, d’une augmentation importante du nombre d’enseignant.e.s-chercheur.e.s pour faire face à des étudiant.e.s de plus en plus nombreux.ses. Nous plaiderons aussi pour que la totalité des aides structurelles soit investie dans des recrutements.
C’est dans ce cadre que nous vous sollicitons à un double titre :
– il nous semble important que vous puissiez nous faire remonter les besoins spécifiques auxquels vous êtes confronté.e.s dans le cadre de l’enseignement à distance. A cette fin, n’hésitez pas à nous adresser un mail à cgsper@ulb.ac.be ;
– par ailleurs, nous souhaiterions pouvoir discuter avec vous, lors d’une Assemblée syndicale, des modalités d’actions collectives susceptibles d’être mobilisées en cas de refus de la part des interlocuteurs patronaux ou politiques. C’est pourquoi nous vous invitons à nous rejoindre le mercredi 28 octobre prochain, de 12h à 14h, via Zoom.
Participer à la réunion Zoom :
https://us02web.zoom.us/j/85976784496?pwd=SzI1SHdZNmxmMGFZZ3I5dTJmSG1oZz09
ID de réunion : 859 7678 4496
Code : 8Afbtp