Les quatre années passées, qui sont celles de la mise en place de la gouvernance, ont montré plus que jamais la nécessité d’avoir une opposition structurée face au recteur, (aux autorités) qui s’est montré particulièrement autoritaires à de nombreuses reprises.
Au nom de l’efficacité et d’un nouveau management, la nouvelle gouvernance a vidé la démocratie universitaire de son sens. Les représentants du corps scientifique ont perdu des sièges et, avec eux, leur capacité de s’opposer à certaines décisions…
Aujourd’hui, contrairement à ce qu’avait promis le recteur, le directeur général (Michel Loeb, ex Chiquita) et le président du CA (Pierre Gurdjian, ex-McKinsey) viennent tous deux directement du secteur privé. Comme si une université devait se résoudre à vendre des marchandises !
Actuellement, le seul lieu où le recteur et le président sont obligés de rendre des comptes est le conseil d’entreprise, organe légal auquel il ne peut déroger. Il doit en effet répondre aux questions des syndicats. Et nous ne nous sommes pas privés de le faire, et notamment de boycotter le CE quand nous n’obtenions pas de réponse correcte à nos questions. La moindre des ironies n’est pas que la gouvernance a conféré un nouveau rôle aux syndicats. Ayant dispersé l’opposition entre CoA et CA, les seuls organes où il est encore possible de contester sérieusement les décisions autoritaires sont ceux prévus par la loi. La gouvernance a dépolitisé les organes de décision de notre université. De surcroît, les autorités ont sur de nombreux points montré peu d’ouverture au dialogue et encore moins à la négociation. Dès lors, les syndicats constituent les derniers lieux de résistance face aux organes de la nouvelle gouvernance. Ce constat n’est pas fait pour nous réjouir. Nous avons assez de travail comme cela ! Et nous préférerions évidemment qu’un maximum de membres du personnel entrent en résistance face aux exigences de plus en plus folles qui pèsent sur nos conditions de travail